Laboratoire Géomatique et Foncier (GeF)

Les activités de recherche du laboratoire GeF s’appuient sur 3 disciplines fondamentales : la géomatique, l’aménagement-urbanisme et le droit. Sont précisées ci-après les acceptions de deux premiers termes tels qu’ils sont conçus au laboratoire.

Selon la définition de Bergeron (1993)1, la géomatique est « une discipline ayant pour objet la gestion des données à référence spatiale et qui fait appel aux sciences et aux technologies reliées à leur acquisition, leur stockage, leur traitement et leur diffusion ». Elle s’applique à des données géoréférencées, de nature qualitative ou quantitative, représentées de manière à faciliter leur compréhension et leur utilisation comme instrument d'aide à la gestion des milieux naturels et humains.

L’aménagement-urbanisme peut être considéré comme « un champ d’action, pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bien-être et économie » (Merlin, 2022)2. Ce champ d’action repose sur des fondements théoriques qui viennent de la sociologie de l’action publique. Cette approche « prend en compte à la fois les actions des institutions publiques et celles d’une pluralité d’acteurs, publics et privés, issus de la société civile comme de la sphère étatique » (Commaille, 2014)3.

Les thématiques scientifiques fortement pluridisciplinaires du laboratoire GeF sont structurées en 2 axes qui définissent des objets d’étude. Ces derniers sont étudiés par activités de recherche organisées en 4 programmes de recherche structurants.

Axes de recherche

Programmes de recherche structurants

1 Bergeron M. Vocabulaire de la géomatique, Les publications du Québec, 1993.

2 Merlin, Pierre. L'urbanisme. Presses Universitaires de France, 2022.

3 Commaille, Jacques. « Sociologie de l'action publique », Laurie Boussaguet éd., Dictionnaire des politiques publiques. 4e édition précédée d’un nouvel avant-propos. Presses de Sciences Po, 2014, pp. 599-607.

Axe thématique n°1 : Environnement, Systèmes Naturels, Terre Solide et Enveloppes fluides

Les activités de recherche développées dans l’axe thématique n°1 traitent des problématiques de déformation et d’évolution d’objets naturels à différentes échelles spatio-temporelles (terre, atmosphère, océans, glaciers, massifs rocheux, cours d’eau, aquifères) et par diverses approches (observation, modélisation, dispositifs législatifs et réglementaires). Dans le champ de la géomatique, les recherches visent à développer des méthodes innovantes pour l’acquisition,

l’analyse quantitative et l’interprétation de données géophysiques et géographiques sur les milieux naturels. Dans le champ des sciences humaines et sociales, les recherches s’intéressent en premier lieu aux effets de l’action publique environnementale sur ces objets naturels (cours d’eau, littoral, ressources du sol, biodiversité), aux conséquences sur leurs usages et, en second lieu, aux mutations induites sur l’ensemble des disciplines du droit, notamment le droit de l’environnement et le droit foncier. Les recherches menées dans cet axe suscitent des réflexions plus générales sur les techniques et outils de modélisation comme la vérification et l’amélioration des modèles de suivi déjà existants, la construction de nouveaux modèles, la spatialisation des résultats produits, le rôle des modèles dans la construction de la décision et de l’action publique, la mutation de la règle de droit.


 

Axe thématique n°2 : Constructions, Patrimoine, Villes & Territoires

Les activités de recherche développées dans l’axe thématique n°2 s’intéressent à la mesure, la modélisation, l’analyse, la valorisation, la représentation d’objets anthropiques et l’étude des règles de droit qui les régissent. Elles concernent une grande variété d’objets à différentes échelles rencontrés dans :

  • les constructions entendues comme les objets matériels réalisés par l’homme ;

  • le patrimoine considéré comme un ensemble d’objets ayant un intérêt culturel et/ou économique ;

  • les villes définies comme des espaces à fort degré d’anthropisation et des lieux d’interactions sociales ;

  • les territoires définis comme « des espaces spatialisés, appropriés par les habitants, quels que soient leurs tailles »1.

Les objets d’échelle locale étudiés dans cet axe peuvent être modélisés de façon extrêmement fine par les techniques de lever 3D de la géomatique notamment avec la réalisation de maquettes numériques. À l’échelle régionale, la réalisation d’une cartographie haute résolution associée à un système d’information géographique offre une vision de l’espace à la fois synthétique et exhaustive. Ces modélisations, tout en constituant des outils essentiels de gestion et de suivi pour les actions d’aménagement et d’urbanisme, servent toutes les analyses de l’action publique en permettant la documentation de situations d’action publique et l’analyse de variables explicatives de ces dernières. Les résultats de ces recherches offrent donc aux gestionnaires et décideurs une vision élargie pour questionner leurs propres pratiques. Au-delà de ces retombées sociétales, ces recherches suscitent une réflexion de fond sur les possibilités d’utiliser en droit foncier et en droit immobilier les produits de la géomatique comme les images de télédétection et les maquettes numériques.

1 Baud P., Bourgeat S., Bras C. (2022). Dictionnaire de géographie. Hatier initial, 624 p.